Iris Frère
Iris Frère
« Une gestuelle de souvenirs »
Dentelle contemporaine et tricot numérique
Exposition personnelle du 11 janvier au 23 mars 2023.
"Après avoir fait une licence en art à l’Ecole Européenne Supérieure de l’Image d’Angoulême,
deux années de bachelier en design textile à la cambre, Je me tourne vers les arts textiles et la
tapisserie à l’académie des beaux arts de Bruxelles où j’obtiens mon master.
Ma pratique s’émancipe d’un apprentissage lié à la tapisserie et s’encre dans le travail de tous
les médiums textiles. Dentelle, tricot, broderie et motifs. Tout ce qui va questionner le fil et
l’entrelacs ; et qui va les amener à raconter une histoire. Même si j’ai une prédilection pour la
dentelle et le tricot numérique.
L’arc narratif de ma démarche artistique est la communication de l’intimité et plus précisément
la recherche de la matérialisation de celle-ci. J’extériorise l’insaisissable à travers la réalisation
de pièces textiles en passant par le geste comme espace de cette monstration/confession et où
le textile servirait de support pour matérialiser cette intimité, racontée et construite par le
mouvement de la main et de l’entrelacement du fil. Avec le textile, je donne un début de
réponse et, ce, de façon métaphorique. Je concrétise ce que l’intime représente pour moi et je
représente une certaine sensibilité. Je veux surtout parler du geste, du geste de la main. Outil
précieux pour ma part, car c’est avec mes mains que je donne corps à mes pièces textiles, et
surtout je transmets ce que je veux dire grâce à la dentelle, à la broderie ou au tricot. Là où la
parole n’a plus besoin d’expliquer ce qui se passe car la réalisation retrace elle-même les
heures passées à l’ouvrage pour le confectionner. Je ne veux pas faire l’apologie de celui-ci,
mais je veux vous faire part du côté sensible du geste, de la poésie qui peut s’en dégager. Plus
qu’un outil, c’est une intelligence. Elle se situe à la limite de l’inconscient car même si le geste
est dicté par une pensée logée plus haut dans mon cerveau, il y a toujours un moment où la
main reprend le contrôle, dans le sens où à force de répéter sans cesse le même geste,
apparaissent une sorte de transe et de méditation. Le cerveau s’évade. Inconsciemment il ne
donne plus de consigne à la main. C’est elle qui prend le relais et réalise la pièce textile. C’est
quand le geste n’est plus contrôlé, que se dévoilent toutes les subtilités de la réalisation à la
main, tous ces petits défauts non prémédités qui constituent la sensibilité et la fragilité de la
pièce. Ce sont certes des erreurs, mais des erreurs magnifiques."
Iris est en résidence au BAZART du 1er février au 23 mars 2023.